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Esprit bobo où es-tu ?

Pour prolonger ma phénoménologie de l’esprit bobo : Pourquoi n’y a-t-il pas de bobos aux Etats-Unis, où on parle plutôt de “yuppies”, ce qui signifie à peu près : “blousons dorés” ou “jeunes cadres dynamiques” ? Probablement parce qu’il n’y a pas encore eu aux Etats-Unis comme en Europe de révolution antibourgeoise.

La guerre civile de Sécession, qui a un aspect révolutionnaire comme toutes les guerres civiles, oppose la nouvelle bourgeoisie industrielle capitaliste du Nord aux Etats du Sud, plus traditionnels. Contrairement à ce que la propagande capitaliste inculque, ce n’est pas une révolte des esclaves nègres opprimés dans les champs de coton.
Dorénavant, la majeure partie des travailleurs opprimés par le capitalisme yanki est en Asie, et la révolution contre le capitalisme, si comme Marx l’a prévue elle advient, la révolution doit être envisagée à l’échelle mondiale.

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En France, les bourgeois préfèrent se cacher ; comme par un reste de vieux principe d’Ancien régime, l’argent semble souffrir chez nous d’un manque de légitimité, au grand dam de la droite libérale, qui, jamais à cours d’idées, entend réveiller dans les couches les plus modestes le goût de l’argent et des gadgets merveilleux qu’on peut se payer avec à Noël.
Si l’on résume la morale de la presse féminine, par exemple, Madame Figaro, Elle, etc., à l’attention de la lectrice bourgeoise de base (ou qui rêve de le devenir), c’est : « Attention, si tu mets des fringues de luxe, ma chérie, veille à ce que ce soient des fringues de PUTE de luxe ! » Evidemment, dans ces conditions, les petites dindes de Saint-Germain-des Prés ne doivent pas s’attendre à dégotter autre chose que des maquereaux. L’essentiel en matière de moralité reste que “la jeunesse (bourgeoise ou petite-bourgeoise) emmerde le Front national !”

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Ces deux ou trois dernières années, on note que la définition du “bobo” a évoluée. Ce terme destiné à présenter les valeurs bourgeoises sous un jour plus sympathique, à les recouvrir d’une couche de bohême “cool”, a pris une connotation péjorative ; comme dans la chanson de Renaud Séchan. Du jour où il a été cul et chemise avec une jeune bobo et où il a commencé toutes couilles rentrées à prêcher l’abstinence à longueur d’interviou, comme par hasard l’ex-chanteur engagé a commencé à fustiger les bobos “qui lisent Cioran” (de droite) ou “Djian” (de gauche).

C’est un signe, Finkielkraut aussi désormais, le parfait suiviste, qui toujours taille sa petite philosophie aux couleurs de la mode, Finkielkraut aussi utilise le terme de “bobo” dans un sens péjoratif.
Ça signifie qu’il est temps pour les bourgeois de trouver un autre truc pour redorer leur blason. “Métrosexuel” ? Ce terme a l’avantage de dissimuler qu’on prend le taxi et qu’on est à peu près dépourvu de sexualité, mais une ou deux séances de “brainstorming” à Madame Figaro ou à Elle devraient permettre de trouver mieux.

Commentaires

  • "La guerre civile de Sécession, qui a un aspect révolutionnaire comme toutes les guerres civiles, oppose la nouvelle bourgeoisie industrielle capitaliste du Nord aux Etats du Sud, plus traditionnels. Contrairement à ce que la propagande capitaliste inculque, ce n’est pas une révolte des esclaves nègres opprimés dans les champs de coton."

    Ou: Comment réduire toute la complexité des relations humaines à des combats entre deux entités presque mystiques aux essences uniques et indivisibles. "Le combat du capitalisme bourgeois industriel contre le capitalisme traditionnel etc"...

    Encore une fois à côté mon ami, et le plus marrant, c'est qu'à la fin, l'unique bobo qu'on aperçoit, c'est vous. Le reste, Ruquier (je l'aime beaucoup, d'ailleurs lui, à la radio, c'est un monstre), Arthur, etc, ceux que vous appelez les "bobos", pour moi, ce ne sont que des amuseurs - le peuple a besoin d'eux, c'est tout. Vous savez, ce que vous appelez le "déclin", ce n'est pas celui des élites, c'est celui du peuple, et le système industriel actuel ne fait rien d'autre que de satisfaire les volontés de celui-ci.
    C?est la différence entre un Muray - qui analyse les causes profondes des déclins - et un Vaneigem ou autres marxistes de pacotilles, qui pensent saisir les lois du capitalisme (comme vous), alors qu'ils ne contemplent que le néant de leur pensée.

  • "...au grand dam de la droite libérale, qui, jamais à cours d’idées, entend réveiller dans les couches les plus modestes le goût de l’argent et des gadgets merveilleux qu’on peut se payer avec à Noël."


    ....

  • Saviez vous Lapinos, que "bobo" est un terme qui apparait pour la première fois en Amérique sous la plume de David Brooks, un journaliste américain ?

  • Le terme bobo est surtout utilisé en dépit du bon sens. Pas une personne qui ne l'usite sans se croire, le temps d'une envolée, mal-pensante. Il existe un politiquement/intellectuellement correct de gauche et son équivalent de droite. Or, on se focalise sur le premier sans même évoquer le second. Le discours se doit d'être impactant, facilement assimilable et affublant le contradicteur de stigmates avec pour finalité le discrédit. A quoi rime le droitiste pestant sur le "bobo" et le gaucho fustigeant le "facho". Est-ce du domaine de la branlette sociologique ou de la sémantique mercatique...

    Même l'objet usuel n'échappe pas à une sempiternelle corrélation politico/sociologico/connardo déterministe, chacun y allant de son petit trouble obsessionnel constatatif.
    C'était assez comique de lire sur Agoravox, un article plutôt bien écrit sur les "bobos" jusqu'à la lecture des "bobos en blackberry" qui fit passer le texte de descritif acide à petit pamphlet balourd. L'auteur ignorant visiblement que cet outil est bien plus surement le plus encombrant compagnon des travailleurs itinérants, enchainés à leur fameux bureau mobile, que l'ornement indispensable d'une poche de veste Gucci.

    @Spendius : il est certain que ça eut grandement emmerdé Murray de faire la critique des "élites", lui qui était le grand ami d'Elisabeth Lévy. Et puis vous savez mon bon, le peuple c'est vous, moi, votre voisin du dessous rmiste, celui du dessus gérant d'entreprise... On se détache du peuple/de la populasse/de la masse/de la plèbe (et autres charmants synonymes) lorsqu'en cas de cataclysme, vous êtes conviés dans un abri alors qu'on tire sur le foule pour l'empêcher d'accéder à ce lieu trop exigu pour contenir tout le monde.

  • - L'expansion industrielle des Etats du Nord n'explique pas tout, mais la propagande autour de l'abolition de l'esclavage des nègres est un pieux mensonge capitaliste (Je vous laisse Muray ou Tillinac bien volontiers).

    - Quant au terme de bobo, je maintiens qu'il a pris une connotation péjorative qu'il n'avait pas au début ; ce qui fait le succès de cette épithète, c'est qu'elle a à la fois une signification psychologique ET sociale.
    Bien évidemment en s'en prenant aux bobos à leur tour, Renaud Séchan et Finkielkraut, non seulement "surfent" sur la vague, mais essaient de faire oublier qu'ils font partie de la bourgeoisie dominante et qu'ils défendent ses valeurs. Ce n'était peut-être pas le cas de Renaud au début, mais désormais qui va aux concerts de Renaud, justement les lecteurs de "Télérama".

  • "- L'expansion industrielle des Etats du Nord n'explique pas tout, mais la propagande autour de l'abolition de l'esclavage des nègres est un pieux mensonge capitaliste (Je vous laisse Muray ou Tillinac bien volontiers)."

    Ce n'est pas un "mensonge capitaliste", c'est un lieu commun, une petite erreur (comme celle de dire que c'est Hermann Göring qui a dit "Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver") qui peut apparaître sous certaines conversations mais qui se corrige très vite. C'est votre erreur qui est grave, car elle n'est pas innocente, elle est "préparée" pour soutenir vos sophismes économiques.

    (Ce n'est pas que "l'expansion industrielle des États-Unis n'explique pas tout", c'est qu'elle n'explique rien du tout)

    C'est qui Tilinac?

    "@Spendius : il est certain que ça eut grandement emmerdé Murray de faire la critique des "élites", lui qui était le grand ami d'Elisabeth Lévy."

    Quel est le rapport?

    "Et puis vous savez mon bon, le peuple c'est vous, moi, votre voisin du dessous rmiste, celui du dessus gérant d'entreprise... On se détache du peuple/de la populasse/de la masse/de la plèbe (et autres charmants synonymes) lorsqu'en cas de cataclysme, vous êtes conviés dans un abri alors qu'on tire sur le foule pour l'empêcher d'accéder à ce lieu trop exigu pour contenir tout le monde."

    Non, le "peuple", est une notion abstraite spécifiquement faite pour ce type de débats (marxisme, etc). La réalité de l'individualité échappe à ces abstractions.

  • Tillinac, c'est Muray en moins confus, donc moins chic. De la ligue des "Ah c'était le bon temps quand on pouvait fumer dans les cafés, sous la IIIe République."

  • Spendius, je vous parle de communauté de destins et vous en déduisez une présomption d'indifférenciation, ce qui est au mieux un raccourci opportun, au pire un jeu de dupes. Ce que vous nommez approximation se targue dans l'exercice du réel de vous/nous sourire paisiblement (puisqu'elle n'a rien à prouver et jouit avec aisance de sa domination) à la face.

    De démocratie, effectivement, il convient de parler mais sous une lecture bien différente. Les tentatives visant à ôter toute aspérités dans les rapports inter-classes, ceci afin de pacifier les classes sociales dominées, passent avant tout d'abord par une dépolitisation massive des consciences. Et ce n'est pas la récente election Présidentielle qui me contredira, bien qu'on ne fasse que parler de "réveil politique" des Français. Une fois ce résultat obtenu, il suffit d'insuffler la notion d'individualité absolue où chaque homme se devrait d'être un agent économique en concurrence directe avec son improbable prochain au nom d'une illusoire "méritocratie" pour que le règne de l'individualité mère prenne place. Ou l'hyper-concurrence.
    Un mandaire du capital financier qui s'autorise des augmentations de salaire faramineuses tandis qu'il restructure pour compenser les pertes abyssales consécutives à ses errements boursiers, c'est celà le plus éclatant Praxis. Ne vous en déplaise.

  • Une communauté de destins? Quel concept foireux. Pour le reste, je maintiens: Le "peuple" est une approximation, et en aucun cas elle n'a d'exercice dans le réel.

    La démocratie, en vérité, c'est un jeu qui se base sur cette approximation et qui ne sert au final que l'État. L'État a les mêmes buts que les classes sociales les moins riches (mais pas les dominées: Le Capitalisme respecte le Droit Naturel, il n'y a donc aucune domination du point de vue capitaliste): Vouloir prendre le "pouvoir". l'État, c'est une projection des classes sociales les moins riches (historiquement, les origines du fascisme français se trouvent dans les communards, c'est un fait). Et la démocratie, au lieu de "vouloir annulé les contradictions de classe", les réveille, grossit les traits des aspérités inter-classes. (Et pour revenir sur l'Histoire, eh bien, historiquement, les classes sociales n'ont jamais été en "opposition", mais en synthèse, en harmonie, ce qui sème l'opposition, c'est l'apparition des structures étatistes). Liberté, EGALITE, fraternité, rappelez-vous: Ce mot ci est bien un message direct envers les classes moins riches leur disant de s'engraisser en dépit des plus riches.

    Donc premier point: La Démocratie, bien loin d'annuler l'idée de classe, grossit le trait. Et ce n'est pas l'idéal du "tout le monde commande" qui est de mise dans la démocratie, c'est l'idéal du "prolétariat commande".

    Maintenant, deuxième point: L'individualité.

    L'individualité n'a pas besoin d'être imprimée comme réalité, mon cher, elle l'est déjà. C'est l'unique réalité: La masse est une illusion, l'individualité est une réalité, elle est palpable, c'est un concept réel.
    Maintenant, si chaque homme est un agent économique: On ne peut pas dire ça (et au contraire de ce que vous dites, personne ne le pense et personne ne le pensera), mais l'individu est toujours un possible agent économique. Là encore, vous utilisez un sophisme marxiste qui consiste à dire que chaque individu a une place prédéterminée dans la Société et ne peut en bouger. Chaque individu est protégé par son Droit Naturel, dans cette perspective, l'immobilisme de la notion de "classe" est annulée et le débat dépasse ces perspectives de capitaliste/non-capitaliste ou tout autres de ces conneries.

    Pour l'hyper-concurrence, vous utilisez encore un sophisme marxiste et alarmiste qu'il faut remettre à sa place:

    http://jesrad.wordpress.com/2007/06/08/quest-ce-que-le-darwinisme-social/

    La concurrence n'est pas une fatalité en capitalisme, car l'idée de sécession est toujours présente (on peut très bien vivre hors d'un système concurrentiel, c'est une liberté individuelle - on y revient).

    "Un mandaire du capital financier qui s'autorise des augmentations de salaire faramineuses tandis qu'il restructure pour compenser les pertes abyssales consécutives à ses errements boursiers, c'est celà le plus éclatant Praxis."

    Deux sophismes:

    1)Le capitalisme ne génère pas obligatoirement des systèmes d'usines, mais il s'avère que leur émergence est due au fait que c'était utile pour tous, même les ouvriers qui, depuis l'émergence du système industriel, se sent constamment enrichis

    2)Il est clair qu'un effondrement d'une structure telle qu'une usine peut arriver, mais c'est tout à fait normal car la liberté, la notion de liberté, n'induit pas le confort éternel. Les erreurs arrivent, mais dans un système ou la liberté est réelle, ils sont corrigés. En France par exemple, l'illusion de la démocratie est telle que les ouvriers (chouchoutés par cette même démocratie), au lieu de voir l'utilité d'une sécession économique avec les usines industrielles (tel qu'encouragé par certains économistes capitalistes), croient que tout doit bien se passer pour eux et que les usines dans lesquelles ils travaillent ne peuvent avoir des problèmes, sinon, c'est la faute au "capitalisme injuste et aliénant" (dont avant ils étaient contents de recevoir du fric). Le mot péjoratif de "délocalisation" - inventé par l'État bien sûr - illustre bien cela: Il n'est pas supportable pour un type que le système qui le permets de vivre puisse avoir des problèmes, auquel cas il va voir sa maman (l'État). Si au lieu de ça, il avait une liberté complète, il saurait qu'il peut travailler parfaitement tout seul et que des systèmes autres que l'usine (collectiviste, rappelons-le, c'est pour cela que l'ouvrier "prolétarien" s'y plaît: Il n'existe que dans la masse, qu'à travers la masse et la Société). La Démocratie infantilise, et la liberté en France, soumise à la Démocratie, n'est qu'une demie liberté, mais sans aucune responsabilité: Il ne faut donc pas s'étonner si personne ne lit de réels écrivains et cultive son esprit, mon cher Lapinos, tout le monde préfère vivre aux dépens tout le monde (c'est l'exacte définition de l'État par Frédéric Bastiat: " L’État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde,") comme la Démocratie, socialiste et étatiste, mais sûrement pas capitaliste, le permet.

    "Ne vous en déplaise."

    Spendius.

  • "Se sont constamment enrichis"

  • "vouloir annuler les contradictions de classe"

    [Désolé, je corrige ce qui peut faire mal aux yeux.]

  • "L'Etat et la République sont des abstractions"

    C'est une évidence puisque une institution est le prisme de la volonté, en théorie, populaire. Les individus meurent, la République subsiste, pour paraphraser Phillipe Massoni je crois (pas de moqueries je vous prie).
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    "La démocratie, en vérité, c'est un jeu qui se base sur cette approximation et qui ne sert au final que l'État.[...]historiquement, les origines du fascisme français se trouvent dans les communards, c'est un fait)"

    L'Etat est l'organe constitué régulateur des volontés individuelles. Il fonctionne selon le principe pessimiste et réaliste qu'il est obligatoire d'établir une échelle de valeur (La République) où chaque homme serait libre d'agir et penser (Liberté), sans privilèges particuliers issus d'une quelconque aristocratie de sang, d'intellect ou de capital (Egalité des hommes entre eux en droits et devoirs) et d'une mutualisation des palliatifs aux risques sociaux (Fraternité). Quand à la comparaison avec la Commune, je crains que vous ne soyez obsédé par Marx et n'hésitiez pas à biaiser ce qui ne vous arrange pas. Si on commence à entremêler, Boulanger, Sorel, Marx et les Communards à des sympathies Jacobines...
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    "Et la démocratie, au lieu de "vouloir annulé les contradictions de classe", les réveille, grossit les traits des aspérités inter-classes. [...] leur disant de s'engraisser en dépit des plus riches."

    Ce n'est pour pourtant pas Smith ou Ricardo (histoire de rester dans les contemporains de Marx) qui auraient crachés sur cette “contradiction de classe” (j'aurais dis antagonisme mais bon...) puisque leur rôle, durant tout l'essor et la consolidation morale et matérielle de la Bourgeoisie, fut de démontrer comment la richesse s'acquiert dans les rapports de la production. Ensuite de formuler ces rapports en catégories puis en lois et de démontrer comment ces dernières sont d'essence supérieure à l'intérêt commun.
    Lorsque vous évoquez une "harmonie", bien que passé (et bien passée) la Révolution Française et même en voulant totalement mettre bas la Monarchie de droit Divin, Louis Phillipe sanctionna la victoire de la bourgeoisie sur l'aristocratie terrienne. Bourgeoisie qui aujourd'hui, lorsqu'elle est intellectualisée, ne fait que réclamer à corps et à cris le retour d'encore plus de libéral dans les valeurs et la pratique de la société civile. Le libéralisme n'est d'ailleurs en lui-même qu'une fausse utopie puisque fonctionnant comme l'alliance de fait des classes sociales les plus privilégiées en cartels (conscients/inconscients, constitués/informels) visant à pérenniser leurs avantages.
    Qu'on me sorte toute la panoplie scolastique des économistes libéraux utopistes (ou même le cynisme d'un Adolphe Thiers, restons Français après tout) mais qu'on ne me prenne pas pour un abruti.
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    "“L'individualité n'a pas besoin d'être imprimée comme réalité, mon cher, elle l'est déjà. C'est l'unique réalité: La masse est une illusion, [...]Chaque individu est protégé par son Droit Naturel, dans cette perspective, l'immobilisme de la notion de "classe" est annulée et le débat dépasse ces perspectives de capitaliste/non-capitaliste ou tout autres de ces conneries.”"

    L'homme est un agent économique, agent économique au service d'une production collective ou agent économique indépendant. Agent économique (ménage) au sens du producteur de richesses et du consommateur final. Vous parlez de Sophisme mais le Droit Naturel est un sophisme en soi puisqu'il conditionne la classe sociale au postulat de départ. Le Marxisme ne donne pas la primauté à la théorisation, il met en place une grille de lecture. Lorsque Marx s'adresse au nom du prolétariat, il se mue d'abord en rapporteur de faits (non objectif certes). J'entends par théorie, que toute société de Droit Naturel sera un jour soumise à la révolte de ses dominés, tandis qu'une Démocratie ne peut tomber que si elle se dénature ou sous les coups de boutoir d'un opportunisme totalitaire.
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    "Pour l'hyper-concurrence, vous utilisez encore un sophisme marxiste et alarmiste qu'il faut remettre à sa place:
    [...]c'est une liberté individuelle - on y revient).3

    Là encore il s'agit d'une grille de lecture, d'ailleurs l'usage de la “compétition” au lieu de la “concurrence”, est-ce de l'hygiénisme, de la mauvaise conscience ou de la mauvaise foi? Le marché est une concurrence puisque la compétition est obligatoire. Le monde est marché et il faille être le plus ingénieux des ermites pour y échapper.
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    "Le capitalisme ne génère pas obligatoirement des systèmes d'usines, [...] se sent constamment enrichis"

    Je n'ai dit nulle part qu'il s'agissait systématiquement de systèmes productivistes à grande échelle. Quand à l'enrichissement des ouvriers il ne fut possible qu'à la faveur de révoltes ou de révolutions, ni plus, ni moins.
    Mon exemple était l'illustration d'un fait : le libéralisme se targue de lisser les différences de classes au nom du Droit Naturel, hors l'exercice de ce Droit Naturel est en soi une exacerbation des différences de classes. On dépolitise à foison au nom de la raison, de la suppression des clivages idéologiques mais sitôt fait, les agissements des strates sociales aisées soulignent cette même lutte puisqu'elles réactivent un mécanisme d'hyper-domination évoquant une lutte de classe inversée (riche contre pauvre en rapport de la traditionnelle signification pauvre contre riche). Si vous celà vous chatouille de parler d'usine, je puis évoquer l'exemple des parachutes dorés.
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    "Il est clair qu'un effondrement d'une structure telle qu'une usine peut arriver, mais c'est tout à fait normal [...]Il n'existe que dans la masse, qu'à travers la masse et la Société)."

    Sur ce passage, vous me rappelez vaguement les réactions des tenants du oui au résultat du référendum sur la Constitution. Interloquées ou méprisantes, dépitées ou emplies de morgue. A la première lecture elles suscitaient en moi un ressentiment revanchard profond, puis à la seconde le rire ou l'incrédulité. Il y était question d'intérêt supérieur, d'incapacité des masses à saisir les ressorts profonds des mécanismes mondiaux, de la victoire de l'irrationnel sur le lumineux, de primauté du confort sur l'aventure, de fascisme même... Tout celà était si déconnecté de toute préhension/projection des situations, tellement dépourvu de la moindre psychologie élémentaire. Des injonctions vitupérantes comme une transposition des idéaux de leur auteurs et devant être le fantasme de chaque individu .On ne savait si tout celà devait susciter colère, rire ou compassion. Car vous me pardonnerez Spendius mais l'employé/l'ouvrier/le cadre moyen sous payé/le chercheur bafoué, recherchent la concrétisation ou la finalisation de leur quotidien : je crains d'ailleurs que vous n'ayez idée à quel point ils peuvent se contretamponner de “l'utilité d'une sécession économique” et combien votre mécanique mentale est par trop mathématique. L'humilité comme condition du raisonnement philosophique est une chose, votre souci est qu'il manque, dans le votre, toute parcelle d'humanité.
    Par contre vous avez grandement raison pour “délocalisation”, on aurait tôt fait de parler de : choix d'une main d'oeuvre plus maléable, moins rémunérée, elle même remplacée un jour par une autre main d'oeuvre plus maléable, moins rémunérée, elle même...
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    "La Démocratie infantilise, [...] comme la Démocratie, socialiste et étatiste, mais sûrement pas capitaliste, le permet."

    Bastiat !! Je n'en attendais pas moins quoique c'eût pu être Tocqueville.

  • Merci de vous occuper de Spendius, je désespérais de trouver une nounou pour s'occuper de cet encombrant bambin.

  • "Merci de vous occuper de Spendius"

    C'est plutôt moi qui vais m'occuper de lui.

    "je désespérais de trouver une nounou pour s'occuper de cet encombrant bambin."

    Vous ne désespérez de rien du tout, la solution est très simple pour vous: Censurer, en bon marxiste.

    Mais rappelez-vous, c'est MOI LA NOUNOU (arrêtez de reprendre contre moi des phrases presque piquées mot à mot...n'est-ce pas moi qui disait (dans un message censuré ou pas, je ne sais même plus, tellement votre amour de la liberté est grand...) que vous étiez un grand adolescent (il y en a eu d'autres qui l'ont dit...) mais que je traiterais bien de vous quand même?), non pas vous ni un mouton, et faites attention à la fessée.

    Cet encombrant bambin? En effet, car comme on dit: "La vérité sort de la bouche [et dans ce cas, des doigts qui tapent dans le clavier] des enfants."

    A la prochaine, tartuffe.

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